Domaine de Langolen
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Langolen vient du breton « lan » (ermitage) et de « Colen », un saint gallois. Langolen est un démembrement de la paroisse primitive de Briec.
 
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 Les Rapaces Nocturnes

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roxanne de montfort-laval
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roxanne de montfort-laval


Messages : 259
Date d'inscription : 24/05/2012

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MessageSujet: Les Rapaces Nocturnes   Les Rapaces Nocturnes Icon_minitime1Dim 16 Sep - 3:17

LES RAPACES NOCTURNES

La vue des rapaces nocturnes.

Les nocturnes ont des yeux énormes. Une composition imagée pour donner une juste mesure: c'est comme si un humain avait deux oranges. Ce qui frappe immédiatement lorsqu'on regarde les yeux d'un nocturne, c'est l'emplacement des yeux sur la face, alors que beaucoup d'oiseaux ont les yeux sur le côté.

Ce positionnement a une conséquence tout à fait profitable : le champ visuel des 2 yeux se croisent au centre sur un angle d'environ 60°.

Cette vision binoculaire frontale, bien connue chez l'Homme, permet de mieux apprécier les distances, les reliefs, les mouvements, notamment les proies en déplacements.

En contrepartie, cette position frontale des yeux présente un inconvénient : un champ visuel restreint à environ 160° vers l'avant. Inconvénient en apparence, car il est compensé par une mobilité extraordinaire du cou, qui permet à l'oiseau de voir dans un rayon de 270° sans que le corps ne bouge.

La sensibilité de la rétine à la lumière est 10 à 100 fois supérieure à la nôtre, permettant aux nocturnes de mettre à profit la moindre luminosité du ciel pour se déplacer et chasser. La rétine de la Hulotte présente par exemple une concentration de 50.000 bâtonnets au mm2, contre 10.000 en moyenne chez l'homme.

Seule la vision très proche paraît déficiente : les nocturnes ont alors de très petites plumes raides autour du bec, des vibrisses, organes tactiles permettant de détecter la proie tenue entre les pattes.

L'emplacement des yeux, placés comme chez l'Homme sur "la face", donnent aux rapaces nocturnes un "regard" d'une intensité particulière. La vision de chaque oeil se croise sur 60° de "vision binoculaire frontale", un avantage pour apprécier les distances. Les petites plumes raides, ressemblant à des poils, placés autour du bec, et qui ont une fonction tactile. Ils permettent de suppléer les déficiences de la vue, lorsque la proie est trop proche, notamment dans l'obscurité. C'est alors le "toucher" tactile qui prend le relais.


L' ouïe des rapaces nocturnes

Tout au long de leurs parcours de chasse, les " NOCTURNES " font de longues stations sur des perchoirs divers : piquets de clôtures, panneaux routiers, branches basses, bâtiments…
Ces stations permettent d'écouter tous les bruits environnants : les petits cris aigus émis par les rongeurs et musaraignes et les bruissements provoqués par leurs déplacements dans les herbes du talus ou les feuilles mortes du sous-bois.
C'est d'abord à l'ouïe que les rapaces nocturnes repèrent leurs proies. Ils possèdent pour cela plusieurs dispositifs anatomiques. Les Nocturnes "ont la grosse tête", un disque facial qui permet aux oiseaux de capter les sons, de les amplifier et les diriger vers le conduit auditif externe de l'oreille. Et l'on fait naître tout doucement l'idée de la "parabole", du dispositif technique installé sur la maison de certains d'entre eux, pour capter et amplifier les ondes hertziennes.

Le trou auriculaire des oiseaux est placé (comme chez les humains), de chaque côté de la tête.
Il en va ainsi chez le Moyen-duc, qui a donc bien ses " oreilles " de chaque côté du crâne, alors que les " aigrettes " dressées sur la tête ne sont que de petites plumes ornementales.

Le trou auriculaire est bordé de 2 plis cutanés mobiles (actionnés par des muscles), qui peuvent à la fois fermer ou agrandir l'entrée du conduit pour agir sur le passage du son, et peuvent aussi s'orienter vers l'avant ou l'arrière suivant les espèces et mieux capter le son suivant son origine.

Une a-symétrie des trous auditifs entraîne un léger décalage dans la perception du son, permettant la localisation des proies avec une grande précision.


Le vol silencieux des rapaces nocturnes

" Entendre et voir, mais sans être entendu ! " telle pourrait être la devise des Chouettes et des Hiboux.
Leur vol est particulièrement silencieux et il est utile en classe de le comparer à celui d'oiseaux communs de même taille, tels que les Pigeons.

Le claquement des ailes des Pigeons, lorsqu'ils frappent l'air pour s'envoler, est particulièrement bruyant. Ce qui n'est nullement un handicap, ces oiseaux végétariens n'ont pas besoin de se déplacer silencieusement pour se procurer les bourgeons ou les baies qu'ils convoitent, et qui sont à leur disposition "en permanence".

Il en va tout autrement pour des prédateurs nocturnes, qui doivent aborder des proies méfiantes et elles-mêmes "à l'écoute", des rongeurs vigilants qui entendent fort bien et qui surtout " entendent "… ne pas se faire croquer !
Les nocturnes ont deux dispositifs pour se déplacer silencieusement.

1 - Tout d'abord leur plumage est " doux comme de la soie ". Les très fines barbules des plumes des rapaces nocturnes donnent cet aspect velouté, qui amortit le frottement de l'air.

2 - Ensuite, certaines grandes plumes du vol jouent un rôle particulier. Les premières " rémiges ", placées sur le bord d'attaque de l'aile, ont de fines barbules disposées en " peigne ", permettant de fendre l'air sans produire de bruit.

Chez la Chouette effraie, la première plume de l'aile dispose sur toute sa bordure de fines barbules disposées en "peigne", qui permettent de fendre l'air sans bruit. On notera également leurs pattes emplumées, limitant le bruit des frottements de l'air, tandis que celles des rapaces diurnes sont "nues", seulement recouvertes d'une peau écailleuse.

Les doigts du Faucon crécerelle sont courts, ils servent à attraper les Campagnols des champs capturés au sol ; par comparaison, les doigts de l'Epervier d'Europe et leurs ongles recourbés sont très longs, ils sont spécialisés dans la capture des oiseaux attrapés en vol.
Ces deux rapaces, qui chassent le jour, ont la peau nue, tandis que les serres du rapace nocturne, en l'occurrence le Hibou Moyen-duc, sont recouvertes de fines plumes.

Les serres des rapaces nocturnes
Les "rapaces" en général, qu'ils vivent le jour (diurnes) ou la nuit (nocturnes), ont 4 doigts se terminant par de longues griffes. Celles-ci sont fortement courbées et se terminent en pointes très fines.
Ce sont ces doigts particuliers que l'on nomme les serres, adaptées à la saisie, à la prise de différentes proies.
Les griffes pénètrent profondément dans la proie, qui est immobilisée et partiellement tuée.

Le plus souvent, c'est le bec qui donne le coup de grâce, en sectionnant les vertèbres cervicales.
Lorsque l'on ouvre les pelotes de réjection, et que l'on observe attentivement les crânes des rongeurs, on constate qu'ils sont très souvent perforés à l'arrière, près de la nuque, suite au pincement final du bec pour les tuer.

Les serres sont plus que des outils, ce sont les armes naturelles que l'évolution a favorisé chez ces oiseaux chasseurs, qui se nourrissent pour l'essentiel de proies vivantes, promptes à s'échapper et se dérober.

La plupart du temps, les Chouettes et les Hiboux avalent leurs proies entières, sans les dépecer. En outre, ils ont des sucs digestifs beaucoup moins puissants que les rapaces diurnes. Lorsque le gésier a assimilé les éléments nutritifs, tous les restes osseux, poils ou plumes ont régurgités et expulsés par l'œsophage, sous forme de boulettes dites " pelotes de réjection ", ou de régurgitation.

Ces pelotes sont plus ou moins faciles à trouver selon les espèces :

Pour la Chouette effraie, aux mœurs anthropophiles, elles sont faciles à récolter dans les clochers, les granges…
Pour le Hibou Moyen-duc, qui forme des dortoirs de quelques dizaines d'individus en hiver, elles peuvent être ramassées au sol en grand nombre à cette saison, dans un petit bois de conifères…
Concernant la Hulotte, cela dévient nettement plus difficile, car elles sont dispersées en milieu forestier…

Les pelotes de réjection constituent donc un matériel de 1er choix et l'analyse de leur contenu renseigne précisément sur le régime alimentaire.

Les rapaces nocturnes sont de grands consommateurs de micro-mammifères, et tout particulièrement de RONGEURS :
les campagnols et mulots de différentes espèces sont à la base du régime alimentaire des rapaces nocturnes (sous nos latitudes moyennes)..Les souris rentrent dans une moindre part, car elles s'aventurent peu en dehors des maisons, sauf en zone méditerranéenne.
Les rats (surmulots) sont des proies généralement trop grosses, sauf pour la Chouette hulotte. Les autres rapaces nocturnes peuvent à l'occasion capturer des individus jeunes.
Les musaraignes ne sont pas des rongeurs, elles possèdent des canines, leur régime alimentaire est donc de type carnivore, ce sont des insectivores (comme la taupe ou le hérisson). Elles ne sont pratiquement consommées que par la Chouette effraie.
Le Hibou des marais et le Hibou Moyen-duc ont un régime alimentaire spécialisé, dans lequel les rongeurs (et surtout les campagnols) occupent une place prépondérante (99% pour le premier, 90 à 95% pour le deuxième).

La Chevêche a un régime alimentaire diversifié, avec des proies variées (du lombric au micro-mammifère, en passant par de nombreux insectes selon la saison), mais attention, si on raisonne en terme de " bio-masse " (l'énergie réellement fournie par les proies consommées), les rongeurs sont inégalés et contribuent pour 90% à la satisfaction des besoins vitaux.

La Hulotte a un régime varié, les rongeurs y entrent pour environ 70%, la taupe 8 à 9%, les oiseaux 7¨%, les batraciens 7%… elle est susceptible d'attraper des proies assez grosses.

L'Effraie des clochers consomme 65 à 70% de rongeurs, elle se singularise par une part importante de musaraignes, un insectivore (environ 25%), catégorie de proie généralement négligée par les autres rapaces nocturnes.
Pour comprendre le rôle important joué par les rapaces nocturnes dans la nature,
il est intéressant de s'intéresser à leur proie favorite, le campagnol des champs.
Ce petit rongeur (d'un poids moyen de 30g) est actif de jour comme de nuit, mais avec des pointes d'activité au crépuscule et à l'aube.
Il creuse des terriers peu profonds, dont les entrées (des trous de 2,5 cm environ) sont bien visibles en surface. Ces terriers sont installés en milieux ouverts (jamais forestiers, sinon en lisière), dans les friches, en bordure de champs, de prairies, le long des talus.
Le campagnol des champ est un végétarien, qui consomme de jeunes pousses, des graines et qui peut occasionner des dégâts importants dans les champs de céréales, particulièrement les années de " pullulation ". La vitalité et la dynamique de reproduction des campagnols est en effet étonnante, avec 5 à 6 portées par an, de 4 à 6 petits, et surtout des jeunes, qui nés au printemps, sont déjà capables de se reproduire la même année, dès l'été suivant !
Les populations de campagnols peuvent être ainsi soumises à des " cycles ", avec des années d'explosion des effectifs, en particulier dans les plaines céréalières vouées à la monoculture.

COMBIEN DE RONGEURS
UN COUPLE REPRODUCTEUR
DE RAPACE NOCTURNE ELIMINE-T-IL
CHAQUE ANNEE ?
Les rapaces nocturnes rejettent 2 pelotes par 24h, contenant chacune 2 à 3 proies.
Les ornithologues s'accordent à considérer que les rapaces nocturnes consomment 4 à 5 proies par 24h, avec bien sûr des variations suivant les saisons, les conditions climatiques, les régions…

Retenons l'hypothèse basse :
4 proies par jour.

Un adulte mange 4x365=1460 proies
Un couple mange 1460x2= 2920 proies

Ce couple d'Effraie, de Moyen duc ou de Hulotte élève 4 à 5 jeunes dans l'année.

Retenons l'hypothèse basse,
4 jeunes.

Ces jeunes naissent et commencent à être nourris en mai (en réalité beaucoup plus tôt chez la Hulotte).
Mais considérons même qu'ils ne mangent que 6 mois dans l'année, à raison de 4 proies par jour : 182 jours x 4 jeunes x 4 proies = 2912 proies.

Un couple élevant 4 jeunes élimine donc 5832 proies, qui sont à
80 ou 85% des rongeurs.
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